Avis relatif aux prévisions macroéconomiques associées au programme de stabilité pour les années 2019 à 2022

Le Haut Conseil des finances publiques a adopté, le 9 avril 2019, un avis relatif aux prévisions macroéconomiques associées au programme de stabilité pour les années 2019 à 2022.

Voir l'audition de Didier Migaud à l'Assemblée nationale
Synthèse de l'avis

Le programme de stabilité est présenté comme chaque année à la mi-avril dans le cadre du « semestre européen ». Le Haut Conseil observe qu’il a été conçu indépendamment des suites qui pourront être données au Grand Débat National. Les conditions de mise en œuvre du Brexit constituent par ailleurs un aléa majeur sur les perspectives de croissance. 

Sous les réserves énoncées ci-dessus, le Haut Conseil considère que les prévisions de croissance, d’emploi et de masse salariale pour 2019, revues en baisse par rapport au PLF 2019, sont réalistes. Les prévisions concernant l’inflation sont plausibles.

Le Haut Conseil estime que les hypothèses de croissance potentielle et d’écart de production retenues par le Gouvernement sur la période 2019-2022, qui se situent dans la fourchette des estimations disponibles, sont raisonnables.

Comme en avril 2018, il note cependant que l’incertitude portant sur l’écart de production est importante. En particulier, les indicateurs de tension et d'inflation délivrent aujourd’hui des messages divergents. En effet, si les taux d’utilisation des capacités de production dans l’industrie manufacturière et les difficultés de recrutement s’établissent début 2019 au-dessus de leur moyenne de long terme, l’inflation sous-jacente fluctue faiblement et reste à un bas niveau, ce qui ne témoigne pas de signes de tensions.

Le Haut Conseil relève que les prévisions de croissance du Gouvernement à l’horizon 2022 ont été révisées à la baisse entre le programme de stabilité d’avril 2018, qu’il avait jugé optimiste, et celui d’avril 2019. Le scénario retenu d’une croissance effective proche, quoiqu’un peu au-dessus, de la croissance potentielle jusqu’en 2022 correspond au maintien de l’écart de production au voisinage de zéro. Le Haut Conseil considère que ce scénario constitue une base raisonnable pour établir une trajectoire pluriannuelle de finances publiques.

Le Haut Conseil des finances publiques note que le Gouvernement a souhaité rendre plus crédible le scénario macroéconomique de moyen terme. 
Il relève en revanche que pour des raisons tenant à la fois aux perspectives de croissance et au choix fait d’une baisse plus forte des prélèvements obligatoires, le nouveau programme de stabilité conduit, par rapport au précédent, à une réduction sensiblement moindre des déficits effectifs et structurels à l’horizon 2022 et en conséquence de la dette. Cette évolution rend d’autant plus nécessaire un strict respect des objectifs de dépense publique.
 

Voir l'audition de Didier Migaud à l'Assemblée nationale